« La vie n’est pas d’attendre que l’orage passe, c’est d’apprendre à danser sous la pluie. Sénèque » Cette citation, devenue presque un mantra, résonne particulièrement en moi aujourd’hui. Non pas parce qu’elle est jolie ou inspirante, mais parce qu’elle reflète une vérité profonde que j’ai apprise tout au long de cette vie : nous ne contrôlons pas les tempêtes de la vie, mais nous pouvons choisir notre façon de les traverser.
Quand la pluie devient torrentielle
Pendant de longues années, j’ai traversé des périodes où les défis s’accumulaient comme des nuages d’orage. Trauma, choc émotionnelle, remises en question professionnelles, problèmes de santé, bouleversements familiaux… La vie semblait avoir décidé de me servir tout d’un coup ce qu’elle avait en réserve. Et comme beaucoup d’entre nous, ma première réaction a été de fuir et chercher un abri, d’attendre que ça passe.
Sauf que parfois, l’orage dure. Et attendre sous un parapet troué n’est pas une stratégie viable à long terme.
C’est là que j’ai découvert quelque chose de fondamental : nous ne pouvons pas toujours changer ce qui nous arrive, mais nous pouvons toujours choisir notre manière de la percevoir et d’y répondre. Cette prise de conscience a marqué le début de mon apprentissage de « danser sous la pluie ».
L’art de l’acceptation
En thérapie d’acceptation et d’engagement (ACT), nous parlons d’acceptation psychologique – non pas se résigner passivement, mais reconnaître pleinement ce qui est présent sans gaspiller notre énergie à lutter contre l’inévitable.
Imaginez-vous debout sous une pluie battante. Vous pouvez :
- Rester figé, en colère contre le ciel
- Courir dans tous les sens pour éviter les gouttes
- Ou… accepter d’être mouillé et commencer à bouger avec grâce
Cette troisième option, c’est l’acceptation Elle ne signifie pas aimer ce qui nous arrive, mais cesser de dépenser notre énergie vitale à résister à ce qui est déjà là.
Exercice pratique : La pause d’acceptation
Quand vous sentez monter la résistance face à une situation difficile, essayez ceci :
- Arrêtez-vous et prenez trois respirations profondes
- Nommez intérieurement ce que vous ressentez : « Je remarque de la colère », « Je remarque de la peur »
- Accueillez cette émotion comme un visiteur temporaire : « Tu es là, je te vois »
- Demandez-vous : « Si j’acceptais pleinement cette situation, quelle serait ma prochaine action alignée avec mes valeurs ? »
La pleine présence comme ancrage
Dans la tempête, nous avons tendance à nous projeter dans le futur (« Et si ça empire ? ») ou à ressasser le passé (« Si seulement j’avais fait différemment… »). La pleine présence nous ramène ici et maintenant, là où réside notre véritable pouvoir d’action.
En kinésiologie, nous savons que le corps ne ment jamais. Il nous donne des informations précieuses sur notre état intérieur. Quand nous sommes présents à nos sensations corporelles, nous pouvons mieux naviguer nos émotions et prendre des décisions plus alignées.
La technique de l’ancrage corporel
- Portez attention à vos pieds en contact avec le sol
- Sentez votre respiration naturelle, sans la forcer
- Balayez mentalement votre corps de la tête aux pieds
- Identifiez un point de stabilité dans votre corps (souvent le bassin ou le cœur)
- Respirez depuis cet ancrage pendant quelques minutes
Cette pratique simple vous aidera à rester centré même quand l’orage gronde autour de vous.
Transformer la résistance en mouvement
Ce qui m’a le plus marquée dans mon parcours, c’est cette découverte : nos plus grandes forces naissent souvent de nos plus grandes vulnérabilités. Les défis que j’ai traversés ne m’ont pas seulement appris à survivre, ils m’ont enseigné à danser.
Danser sous la pluie, c’est :
- Accepter l’imperfection du moment
- Trouver de la beauté dans l’inattendu
- Utiliser l’énergie de l’adversité pour créer du mouvement
- Rester connecté à nos valeurs profondes même dans la tourmente
En thérapie intégrative, nous comprenons que chaque émotion, même difficile, porte une information et une énergie. La colère peut devenir détermination, la tristesse peut devenir compassion, la peur peut devenir prudence créative.
Les pas de danse essentiels
1. Le pas de l’autocompassion
Soyez avec vous-même comme vous le seriez avec votre meilleur ami traversant la même épreuve. La bienveillance envers soi n’est pas de la complaisance, c’est un carburant pour avancer.
2. Le pas de la flexibilité psychologique
Quand une stratégie ne fonctionne pas, changez d’approche. La rigidité nous fait tomber, la souplesse nous permet de danser avec les circonstances.
3. Le pas de la connexion aux valeurs
Même dans la tempête, gardez le cap sur ce qui compte vraiment pour vous. Vos valeurs sont votre boussole intérieure.
4. Le pas de la présence incarnée
Restez connecté à votre corps, à votre respiration, à l’instant présent. C’est là que réside votre pouvoir créateur.
Une invitation à la danse
Aujourd’hui, si vous traversez votre propre orage, je vous invite à considérer cette possibilité : et si, au lieu d’attendre que la pluie s’arrête, vous vous autorisiez à esquisser quelques pas de danse ?
Vous n’avez pas besoin d’être parfait, vous n’avez pas besoin d’avoir toutes les réponses. Vous avez juste besoin de commencer là où vous êtes, avec ce que vous avez, dans l’instant présent.
La vie continuera à nous surprendre, c’est sa nature. Mais nous pouvons choisir de développer notre capacité à danser avec l’imprévu, à trouver notre équilibre dynamique dans l’instabilité, à transformer nos défis en opportunités de croissance.
Car au final, ce ne sont pas les tempêtes que nous traversons qui définissent qui nous sommes, mais la grâce avec laquelle nous apprenons à danser sous la pluie.
Et vous, êtes-vous prêt à faire vos premiers pas de danse ?